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Les voyages de Gulliver

Rob LETTERMAN
(8-9)

Que reste-t-il du brillant livre ? Rien de rien ! La forme... et encore... Si le prétexte du voyage n'est en rien convaincant il faut plutôt se pencher sur le fond pour se rendre compte du naufrage : quand le livre était une satyre de l'Angleterre du 18ème siècle, le film prend grand soin de ne pas heurter les institutions américaines et de chavirer sur une morale tournant autour de "l'accomplissement de soi" ; complètement hors propos. Là où le livre était une critique sociale, politique et philosophique acerbe, ici l'humour ne s'élève pas au-dessus de la ceinture et oublie deux parties essentielles du matériau d'origine (voir trois tant celle évoquant les géants, représentative de l'esprit du film, est aussi maigre qu'inutile... mais tellement drôle !). Entre liposuccion hollywoodienne et one man show de Jack Black, le mélange s'en trouve très instable, déconnant et irrespectueux mais finalement beaucoup moins agressif de par sa forme convenue. Vaguement inspiré d'un chef-d'oeuvre de la littérature, se film limite la portée de l'oeuvre de Swift, pêche par un gros manque d'ambition et un côté pataud. Fort heureusement nous sommes là pour déconner et non pour juger une adaptation qui n'en n'est pas une : Black sauve le film de l'engloutissement par quelques gags bien sentis, parfois craspecs et assez bedonnants. Tous les FX ne sont pas dignes du budget de ce film.