Under
the skin |
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Un bel opéra mortuaire, pas très loin
du film expérimental : vous voilà prévenu. Une oeuvre
aux prémisses épurées, formelles, aux images sans
arrière-plan, entre expérience sonore et sensorielle : ici
les crimes n'ont jamais été aussi voluptueux et... inédits.
Car ce film ne ressemble à aucun autre et va bien plus loin que
son pitch le laisse entendre (une extra-terrestre attire des hommes pour
les tuer). C'est une oeuvre faite essentiellment de sensation, moins que
de littérateure, une oeuvre où la mort est omniprésente,
sa mise en scène est prodigieuse et fascinante, c'est un film qui
dans un premier temps rejette tellement les sentiments, il en devient
si froid et si rugueux, que l'on parvient à pénétrer
l'esprit de cette alien non sans un frisson (le corps parfait de Scarlett
: on ne s'en lasse jamais...). La musique n'est pas étrangère
à ce doux malaise, le rythme lent non plus, pas plus que la réalisation
liquoreuse : mais il ne paraît jamais véritablement long,
restant sans cesse surprenant, chaque scène apportant sa pierre
à l'édifice et amenant de nouvelles questions. Mais nous
n'aurons pas forcément accès aux réponses... Le message
? Il n'y en a à mon sens aucun : si ce n'est que la chair est faible
et les mâles d'autant plus. La dernière partie reste plus
convenue, plus attendue (voir le très différent Starman)
et forcément décevante. |
La critique des internautes |
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