Une oeuvre vraiment particulière sur fond de guerre
de Corée, de complot politique et de chasse aux sorcières.
Des soldats de retour au pays sont en proie à d'étranges
cauchemars, tous similaires, car ils ont été le
fruit d'expériences sur l'esprit humain, devenant de
parfaits tueurs, cependant torturés par leur conscience
enfouie. Un film qui a vieilli naturellement mais reste amplement
brillant et d'une certaine façon étrangement d'actualité.
Le film est tout d'abord porté par une réalisation
en relief (sa manière d'enfermer ses protagonistes dans
le cadre est absolument sublime), d'une variété
extraordinaire, d'une richesse et d'une efficacité étonnante.
Un régal pour les yeux.
Un crime dans la tête est historiquement
un outil de propagande américaine dénonçant
de façon quasi hystérique la menace rouge (les
"rouges" paraissent complètement fantasques,
lorsqu'ils sont présents), la propagation insidieuse
des idées communistes et leur danger pour la stabilité
du pays. Mais c'est tout autant -ça l'est devenu avec
le temps- une mise en garde contre le terrorisme, plus que la
parabole sur le métier de soldat que j'y avais vu auparavent
: ces marionnettes humaines sont guidées à distance,
lobotomisées, endoctrinées donc inconscientes
et froides, quasiment sans culpabilité. Ils agissent
contre leur gré et leurs intérêts, dirigés
qu'ils sont par une idéologie nauséabonde. Preuve
s'il en est qu'il s'agit effectivement d'un film d'idéologues
: la scène où l'hymne national fixe de maanière
disciplinée les deux hommes au garde à vous alors
que l'assassin va bientôt commettre son crime !
Thriller psychologique dont les intentions restent sans doute
trop flous durant le métrage tant elles s'effacent devant
les héros déchus : le film y gagne pourtant en
profondeur et en humanité. Le final devient alors un
morceau de bravoure qui restera ancré dans nos souvenirs
de cinéphiles.
NOTE : 15-16 / 20