Qu'il est triste de constater que l'insuccès de ce film
prouve aisément combien est vrai ce qu'il dénonce...
Même si ça commence par une chanson qui plombe
le film... L'enchaînement musical pourrait paraître
franchement encombrant, mais comment nier que les textes assénés
par (presque) chacune d'entre elles fait avancer le message
délivré par l'oeuvre et, par conséquent,
est loin d'être dénué d'intérêt.
Même s'il convient de dire que musicalement ce ne sont
pas des œuvres mémorables.
Bien plus que d'évoquer une héroïne qui ne
demande qu'à croire en ses rêves les plus fous
(être choisi comme jouet par un humain), même si
tout un chacun lui renvoit ses doutes, on y parle du droit à
la différence par le biais d'un discours ambitieux sur
la (supposée) laideur.
S'il s'agit d'un cartoon destiné aux tout petits -en
témoigne un humour très simple-, il ne laissera
personne sur le côté. J'en veux pour preuve cette
critique ouverte du dictat des jouets (et par extension des
humains) usinés, tous identiques, formatés, faussement
beaux et parfaits, jouets stars répondant à des
critères bassement commerciaux. UglyDoll pose
la question de savoir qui de ces produit de consommation sans
saveur ou de ces objets uniques et atypiques est le plus effrayant
? Et il s'élève contre les préjugés,
glorifiant à juste titre la beauté intérieure.
On pourrait même aller plus loin en parlant de sectarisme
et même de "communautarisme imposé" avec
ses jouets hideux rejettés dans un monde à part...
S'il est vrai que le scénario possède ses limites
et que K. Asbury n'a rien d'un immense auteur de cartoon, les
idées du film suffisent à me faire dire qu'il
s'agit d'une réussite injustement boudée par le
public.
Vous trouvez la fin consensuelle ? Non : les enfants sont finalement
et souvent bien plus malins que tous les publicitaires du monde
et savent aimer naturellement et sans préjugés
aucun... avant que la société / la publicité
ne se charge de les formater rapidement ; à moins que
leurs parents les protègent suffisamment pour leurs laissent
les yeux grands ouverts sur un monde moins manichéen
qu'ils pourraient le croire.
NOTE : 12 / 20