Un trop petit tour d'écrou.
De l'excellente nouvelle de Henry James il nous restera les
somptueux et viscéraux Le
corrupteur et Les innocents,
et il eut été difficile à The turning
ne serait-ce que d'arriver à leur cheville.
Parce que la photo n'est pas assez marquée pour créer
une atmosphère pesante, parce que la réalisation
manque cruellement d'épices, parce que le scénario
s'en tient aux jump scares d'un film de maison hantée
classique, oubliant la finesse du matériau d'origine
: même s'il laisse intelligemment planer un certain doute
quant au caractère fantastique du récit. Par ailleurs,
l'ajout d'une caractéristique héréditaire
au sujet de l'héroïne contribue à épaissir
l'ambiguïté du personnage et, par la même,
du propos ; en ce sens les dernières minutes sont même
plutôt réussies.
Dommage que l'ambiance mortuaire, d'enfermement, se délite
à force de céder à la mode, à force
de ne pas se renouveler et refuser de rester dans un certain
flou, de rejeter le côté corrosif, sexué,
ambiguë, dérangeant et pervers de l'oeuvre. Le film
aurait dû proposer une version moderne, allant plus loin,
beaucoup plus loin.
NOTE : 8-9 / 20