Le duo Depp / Hall avait autant de quoi attiser mon intéret
que le sujet et ses promesses toutes philosophiques... mais
mon pauvre monsieur nous sommes à Hollywood ! Difficile
d'accrocher à un film dont la réalisation est
aussi insipide, monotone, engluée et sans aucune forme
; un raté de bout en bout. Le sujet était pourtant
suffisament vaste pour être étudié sous
un nouvel angle : le dépassement de l'homme par l'intelligence
artificiel grâce à la "transcendance",
où la transmission d'une conscience à la machine.
Le film se permet, mais tellement rapidement, de poser des questions
absolument essentielles et au coeur de nos vies (l'âme,
la conscience), explore le dilemme de l'homme jouant à
se mesurer avec Dieu, développe un côté
"anti" plutôt attirant (les terroristes) mais
le film n'est jamais au point... Il débroussaille mais
reste superficiel, péchant par approximation, commettant
des erreurs (la conscience est le fait de savoir que l'on existe,
et donc qu'un jour nous ne serons plus ; les animaux n'ont pas
conscience de leur mort, pas plus que de la notion de temps...).
On passe de la vulgarisation au délire mal emballé
(les surhommes improbables dont les muscles ne tiendraient sous
la pression de telles charges) et auquel il est dur de s'attacher,
le film rate complètement le coche de l'émotion
et de l'intensité, il se disperse, va chercher trop loin
et la mise bout à bout de bonnes idées ne fait,
hélas, jamais un bon film : encore faut-il nous y faire
croire. De plus la partition musicale est trop faible par rapport
à l'ampleur du thème, les personnages secondaires
peu fouillés (celui de M. Freeman notamment). Reste une
multitude de détails, de phrases et d'idées un
peu esseulés, le couplet de la dépendance de l'homme
à la technologie, le traitement de la notion de Bien
et de Mal. Le thème de "l'homme dans l'ordi"
n'a donc pas encore trouvé son digne représentant
(Ghost in the machine, Programmé pour tuer...).
NOTE : 8-9 / 20