Yoshihiro NISHIMURA

Un Tokyo futuriste avec robocops à l'appui, fliquette un peu barge, traumatisée et un rien suicidaire, des giclettes de sang éclaboussant jusqu'à la caméra, de gros plans gore sans pudeur ni suggestion et un lot "d'ingénieurs", scientifiques déphasés qui mutilent et transforment leurs corps pour en faire des instruments meurtriers. Voilà le tableau. A non : il y a aussi de très nombreuses créatures tetsuesques et ubuesques, des pervertions, un embryon de réflexion sur la société japonaise (les moeurs, la WII version trash...etc), des couleurs flashies ; tout cela est parfois drôle, parfois grinçant, en tout les cas provoc. C'est donc un méli mélo un rien indigeste pour qui ne savoure que moyennement ce type de délire visuel et scénaristique, une folie dans la droite ligne des films de B. Yuzna (je pense essentiellement à Society) et S. Gordon (Re-animator), du pur manga live qui se plait à effacer la frontière entre le papier et la pellicule, une ambiance décapante, trippante et fantasmatique, un produit hors norme et inclassable, qui ose tout, se complait dans une violence ambigüe, des effets spéciaux très spéciaux (ces corps que l'on transforme à volonté) et avec un fond d'histoire de SF qui se tient malgré tout dans ce contexte, même si elle tient comme elle peut (une police privatisée façon Judge Dredd, la recherche sur le code génétique des tueurs...) !!! Grotesque, volontairement grotesque, au premier sens du terme ("exagéré") mais tellement sympa et original car jamais manichéen (inversion des rôles de méchants et de gentils). Un voyage vers un autre monde...