Mitchell LICHTENSTEIN

Anti-nucléaire ? En tous les cas le réalisateur nous impose cette explication... mais pas seulement. Une oeuvre qui n'offre rien de l'innocence visuelle des films de genre à la sauce hollywoodienne (ni prude, ni retenue), une oeuvre viscérale qui ne ressemble qu'en de rares moments à un film horrifique et se rapproche, par contre, complètement des métrages indépendants new-yorkais. Un film d'horreur au pitch complètement fou, décalé et originalement assumé en tant que tel. Derrière la fausse naïveté se cache une superbe critique des conventions sociales, derrière un sujet très américain -mais pas seulement- comme la virginité, les interdits du sexe, l'abstinence et la pureté, se cache un film insidieusement réalisé qui se plait à nous faire rire pour peu que l'on soit en éveil. Derrière une mutation (nucléaire ?) sociale se cache un film trash, gore, dramatique et surtout intellectuel (comment une adolescente apprend à connaitre son corps, la peur de l'acte sexuel, le rôle de la femme comme objet de désir plus ou moins violent...etc). Abominablement drôle et intelligent ! S'ajoute à cela une vision complètement déglinguée de la famille moderne, jusqu'au boutiste et jusqu'en son final ubuesque et choquant. La morale dans tout ça ? Il s'agit plus d'une oeuvre sur les femmes et leur façon d'assumer leur féminité dans un monde moderne où elles ne sont des "choses" (la petite amie du frangin, l'héroïne et sa vie sexuelle tourmentée ; à la fin la femme choisi son partenaire, son héros et élimine les "impures"), qu'un film sur un certain puritanisme. En tout les cas, une oeuvre qui a une sacrée... paire de couilles !!!