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Les trois lumières

Fritz LANG
(17-18)

Aussi vieux et aussi bon : ça devrait faire réfléchir les crétins que le N &B et le muet rebutent. Oui, un film magnifique, aussi beau qu’une parabole biblique, scénarisé de façon à recréer une fable à part, où l’étrange nait de chaque idée, où l’imaginaire est confronté à la noirceur et à la force du propos. Cela provient aussi des décors (l’antre de la mort, ce mur infini à de quoi nous exciter !), de cette atmosphère retranscrite textuellement par les soins de Lang. L’expressionnisme est ici à son apogée et la confrontation des ténêbres et de la vie (ombres / lumière) est absolument en adéquation avec le style ; fascinant. Même les simples transparences sont source d’émerveillement. Comment oublier ces mini hommes ? Comment oublier l’âme de ses morts qui pénètre le mur ? Et c’est tout ce qui fait la force des films de cet auteur : des images soignées, étonnantes (même après « Jurassik park ») et des idées précises et souvent lourdes de sens : bref une grande modernité. Lang a su parler de la mort de façon dramatique et quelque peu morbide sans tomber dans le ridicule, le dérisoire voir le pompeux. Les acteurs sont parfaits dans leur rôle et l’abscence total de son (donc de paroles et de musique) est assez particulière et contribue à la froideur de l’œuvre. La vraie magie du cinéma.