Les
trois lumières |
(17-18) |
Aussi vieux et aussi bon : ça devrait faire réfléchir
les crétins que le N &B et le muet rebutent. Oui, un film magnifique,
aussi beau qu’une parabole biblique, scénarisé de
façon à recréer une fable à part, où
l’étrange nait de chaque idée, où l’imaginaire
est confronté à la noirceur et à la force du propos.
Cela provient aussi des décors (l’antre de la mort, ce mur
infini à de quoi nous exciter !), de cette atmosphère retranscrite
textuellement par les soins de Lang. L’expressionnisme est ici à
son apogée et la confrontation des ténêbres et de
la vie (ombres / lumière) est absolument en adéquation avec
le style ; fascinant. Même les simples transparences sont source
d’émerveillement. Comment oublier ces mini hommes ? Comment
oublier l’âme de ses morts qui pénètre le mur
? Et c’est tout ce qui fait la force des films de cet auteur : des
images soignées, étonnantes (même après «
Jurassik park ») et des idées précises et souvent
lourdes de sens : bref une grande modernité. Lang a su parler de
la mort de façon dramatique et quelque peu morbide sans tomber
dans le ridicule, le dérisoire voir le pompeux. Les acteurs sont
parfaits dans leur rôle et l’abscence total de son (donc de
paroles et de musique) est assez particulière et contribue à
la froideur de l’œuvre. La vraie magie du cinéma. |