Super

Le cinéma indépendant s'attaque à son tour aux super-héros... mais se heurte à un projet concurrent beaucoup plus médiatisé et sorti quelques mois plus tôt... Dans ce film méconnu et inédit en France, le héros est un "monsieur-tout-le-monde", ou plutôt un authentique loser : un physique ingrat et un peu gros, une enfance de merde, une adolescence de merde, un métier de merde et une belle femme ex-droguée qui finit par le plaquer... Ici le sang gicle à profusion et les mutilations vont bon train, il y a beaucoup de vulgarité dans les dialogues, un peu de "sexe", de la religion sans retenue, de l'humour grinçant, de la vraie violence perturbante et sans concession, des méchants à la hauteur, une réflexion et un vrai recul sur le genre, une unhappy end et de la musique de "garage bands". C'est une oeuvre qui parle au minable qui sommeille en chacun de nous et se réveille lorsque la vie nous tourne le dos méchamment, cherchant un remède à notre malheur et ne le trouvant pas. Le remède réside-t-il dans la croyance en Dieu ? Suffirait-il de prendre sa vie en main ? C'est aussi un pur film de geek où le surnaturel et l'enfance se marie à la perfection à ce monde adulte difficile et empli d'impasses que la simple réalité ne semble pouvoir ouvrir. C'est décalé et réaliste, justement dans la droite lignée de Kick ass (puisqu'il s'agit de lui...), marqué par le second degré (les épisodes du super-héros catholiques sont vraiment savoureux !), montrant l'aspect plutôt chiant du métier de super-héros, quelque part assez ambigu (car le héros est un fervent croyant) et au final complètement désabusé mais très terre-à-terre. Un vengeur sanguinaire est né, un vengeur plein d'abnégation et dont le monde ne semble pas tourner autour du nombril ; original, non ? En plus les acteurs s'en donne à coeur joie (K. Bacon, L. Tyler et E. Page en véritable clone de la Hit-girl) !