Sunshine |
(17-18) |
Tout est dit dès les premières minutes
: on nous présente d'abord l'intérieur de l'astronef puis
on fini par nous en montrer le cokpit, l'extérieur (à l'inverse
de quasiment tous les films de SF appartenant au genre "space opera")
; original, nouveau, psychologique. Nouveau comme le décor du vaisseau
lui-même, une biosphère, comme ses personnages, pas vraiment
présentés, mais dont on sent toutes la force mentale en
tant qu'équipe. Visuellement riche, la réalisation est carrément
irréprochable, autant dans l'efficacité que dans la qualité,
toujours inventive -elle se réinvente d'ailleurs avec le scénario-
et absolument démentielle au fur et à mesure du métrage.
Et puis nous avons affaire à l'un des plus beau voyage dans l'espace
qui soit, encore plus excitant que son pitch et avant tout non-cinématographique
dans la mesure de son réalisme absolu. Coincé quelques part
entre le minable Solar crisis et un récit
tel que "Rama", le film ne laissera jamais le spectateur reprendre
son misérable souffle (aviez-vous souvenir d'un film qui passe
aussi vite ???), et ce n'est pas le rebondissement fascinant de la dernière
partie qui me fera mentir ; mettons également "en cause"
des FX renversants -qui me font dire que l'on doit souvent être
peu exigeant, nous critiques, envers certaines productions- et une musique
en parfaite symbiose avec le (les) propos de l'oeuvre qu'elle sert. Passons
dès lors à la thématique du film, le sujet intrinsèque
de l'oeuvre : l'homme face à sa propre mort, en tant qu'être
humain et en tant qu'espèce. Presque rien à ajouter. Sans
moralisme ni lourdeur, le film aborde les sujets sensibles du sacrifice,
de la survie et de la responsabilité... rien de moins. Une oeuvre
visuellement d'une intensité foudroyante, une oeuvre plus intelligente
que profonde. |
La critique des internautes |
Ce fut l’une des grandes surprises de l’an
passé, l’incursion de l’éclectique et très
bon Danny Boyle dans la Science-fiction s’est avéré
bien plus qu’un simple essai puisque Boyle a juste réussi
un des meilleurs films de SF tout court. D’un point de départ
sur le papier très casse gueule, Boyle et son scénariste
attitré Alex Garland réussissent à passionner le
spectateur pour cette histoire et la rendre crédible pour plusieurs
raisons. Garland développe son scénario de manière
fluide, limpide et propose une approche quasi-réaliste en confrontant
le spectateur à des personnages « humains », à
comprendre pas d’héroïsme ou patriotisme vain juste
des personnages pris entre leur nature imparfaite, leurs contradictions
personnelles et la délicate mission qui leur a été
confié et face à laquelle il ne peuvent et ne doivent reculer.
Portés par des interprètes charismatiques et convainquant
cette facette du scénario s’illustre parfaitement, Cillian
Murphy à la fois narrateur et observateur de l’histoire est
excellent, Chris Evans prouve qu’il vaut mieux que les rôles
qui l’ont fait connaitre,... Mais le scénario est aussi et
surtout moyen pour Boyle de développer avec l’aide d’effets
spéciaux hallucinants un rendu visuel tout simplement stupéfiant
et des images aussi belle qu’inventive qu’ à couper
le souffle (le soleil, la simulation terre, le jardin botanique,…),
des images portées par une Bo de très bonne qualité
signée John Murphy qui colle aux images et l’ambiance voulu
par Boyle de par sa mise en scène. Si le dernier tiers du film a divisé une partie des spectateurs par son changement de ton (ce fut le cas pour ma part à ma première vision), il s’avère finalement dans la continuité du propos tenu par Boyle au long du film et pousse cette logique jusqu’au bout, même si la mise en scène adopte des partis pris qui pourront en laisser de marbre certains elle n’en demeure pas moins rudement efficace et au service du propos. Le propos il est à la fois simple et complexe : Comment agir en sachant que vous etes les seules à pouvoir faire quelque chose pour sauver l’humanité ? Laisser faire ou agir, ainsi l’opposition frontale finale Science contre religion atteste d’une vision pour le moins pessimiste de l’être humain. L’homme mérite t’il d’être sauvé ? Doit il être sauvé ? Boyle a beau être pessimiste les dernières secondes de son film aussi belle soient elles instaurent une lueur d’espoir.
UNKUT |