On dirait tout d'abord un faux documentaire -impression qui n'est pas pour nous déplaire à vrai dire- et on poursuit avec une oeuvre de pure fiction qui possède la marque de fabrique de son auteur (qui était complètement passé à côté de quelque chose avec Wolf Creek) : de superbes images évocatrices, des personnages avec un semblant d'ampleur, la mise à mal de certains codes du genre pour un film qui ne cède à priori pas à la facilité. Le scénario prend d'ailleurs le genre sous son meilleur jour : isoler un groupe de personnages de la plus flippante des façons, jouer sur le non-vu dans un premier temps (assez long et d'autant meilleur), doté le film de 2 ennemis (le croco et la marée), éviter le gore facile mais surtout trop et déjà vu, doter la photo sous-marine de tonalités verdâtres (ça nous change du bleu...) et, enfin, faire semblant de maltraiter les héros et leur love story. Mais soyons bien clair : les structures profondes du film et sa seconde moitié nous rappelle tout de même à l'ordre : c'est un film de croco qui bouffe des gens (pas tant que ça, finallement) pas toujours futés (le gros con qui fait tuer tout le monde, on le voit venir de loin et perso je lui aurait mis une droite !) et dans des situations pas toujours très fines (vus les blessures de la donzelle, peu de chance de la revoir en vie) ! Mais il faut saluer l'effort et les nombreuses qualités.

McLean est l'auteur de Wolf Creek.