Le
secret de Terabithia |
Gabor CSUPO |
(15-16) |
L'imaginaire comme refuge... Voici un film écrit
de façon suffisamment élégante pour nous accrocher
dès le départ et ne plus nous lâcher, les personnages
étant formidablement attachant et surtout -c'est un peu le propos
de l'oeuvre- loin des standards richissimes et noyés de bonheur
que nous assène Hollywood. Sa principale qualité restant
sans doute un juste dosage entre émotion et effets spéciaux,
incroyablement discrets, seulement présent pour servir le film
et certainement là pour s'imposé dès le départ.
Et puis il y a la thématique : explorant la difficulté des
enfants à entrer dans le monde sérieux, complexe, ni forcément
juste, ni justement compréhensible des adultes. Ici les soucis
quotidiens d'un enfants, soucis qui le dépassent, le forceront
à se créer un monde qu'il peut, à sa mesure, maitrisé.
Et puis il y a cette histoire d'amour naissante et touchante au plus haut
point et un film qui va se permettre, grâce à une audace
scénaristique dont on a peine à croire, de montrer une tout
autre réalité, celle de la mort, et finir par poser une
question fabuleuse : peut-on vivre de ses rêves pour échapper
au monde cruel qui nous entoure ? Peut-on rester enfermer dans ses fantasmes
enfantins ? La réponse -certainement pas psychiatrique- est clairement
: oui ! Voilà une oeuvre d'une très grande émotion,
sans grand génie de réalisation, mais avec la force d'un
scénario qui a l'avantage de s'adresser aux enfants, ceux qui le
sont et qui le reste, et de ne jamais les prendre pour des demeurés.
Et encore une fois : "honte à Walden Media d'avoir vendu ça
comme un sous-Narnia !". |
G. Csupo est aussi le réalisateur du Secret
de Moonacre |