Une jeune aide-soignante récemment convertie au christianisme
prend en charge et à domicile une nouvelle patiente :
une ex-danseuse atteinte d'un cancer.
Dans la droite lignée de ces films horrifiques qui n'en
n'ont pas l'air, Saint Maud privilégie
l'ambiance, depuis les délires mystiques de Maud jusqu'en
ses moments d'extase. Ce personnage tout en mystère,
au passé traumatique et perdu sur la voie de sa rédemption,
occupe absolument tout l'écran, du début jusqu'à
l'ultime image.
Mais comme tout bon film d'atmosphère qui se respecte,
il se doit d'être nourri littéralement : et c'est
sans doute ce qui lui fait réellement défaut.
Quelques sons dissonants, une relation ambiguë, des voix
célestes n'y suffiront pas forcément : le film
dilue de trop ses effets et, justement, quand ses effets se
font trop voyant, se perd quelque peu. C'est une oeuvre en recherche
constante d'un équilibre scénaristique.
Saint Maud disserte passionnément de
la Foi, de l'amour -l'amour de Dieu-, et de la croyance en ses
divers degrés. Il aborde cette thématique sous
l'angle de la solitude et de la folie, a contrario de ce que
prétend avec force d'ignorance l'affiche française
(il ne suffit pas d'un vomi et d'un démon qui n'en est
assurément pas un... ; le film -en point d'orgue son
final- étant complètement antinomique d'une certaine
Carrie), sans fard et avec en ligne de mire une espèce
de naturalisme quasiment idéologique.
Mal proportionné mais fort intéressant.
NOTE : 12 / 20