Rubber |
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Comment aborder la critique d'un film qui narre les
aventures d'un vieux pneu tueur et télékinésiste
??? Comme un film d'auteur derrière lequel se dissimule un message
grave ? Comme une oeuvre purement surréaliste dans la veine d'un
Dali ? Comme une série Z assumée qui suit la longue lignée
des objets tueurs, entre la voiture et le réfrigérateur
? Les 1ères images nous incitent à privilégier la
seconde hypothèse : une voiture écrase des chaises éparpillées
dans le désert avant qu'un acteur ne fasse un aparté sur
le cinéma ; un discours que ne renierait en rien D. Lynch ("Les
hommes cherchent à tout prix à expliquer les films alors
qu'ils acceptent que la vie n'ai aucune explication"). Ne chercher
pas de cul gratuit (juste un peu alors...), de gore outrancier (ah, si
: ça il y en a !) ni même une allégorie sur notre
civilisation "chewing gum" qui jette et abandonne ce qui fait
d'elle une civilisation avancée... mouais... Il n'empêche
que c'est assurément un film sur le cinéma -retour à
la 1ère théorie-, mais vu par les spectateurs (qui regardent
le film du pneu depuis le désert de leur salle et à travers
les lunettes d'approche de leur sens critique... mouais...), guidé
par le monteur, assistant au spectacle qui les tuera (???), le spectacle
d'acteurs à fond dans leur rôle (lol) ; et le pneu finira
presque par nous livrer ses émotions. Dupieux déploie une
réalisation ingénieuse, inventive et savoureuse qui se renouvèle
sans cesse et un film drôle, voir un drôle de film : "Purée
! Je regarde un film dont le héros est un pneu tueur !!!". |