Editorial
Filmographies
Le coin fantastique
Mail
Liens

 

Rubber

Quentin DUPIEUX
(12)

Comment aborder la critique d'un film qui narre les aventures d'un vieux pneu tueur et télékinésiste ??? Comme un film d'auteur derrière lequel se dissimule un message grave ? Comme une oeuvre purement surréaliste dans la veine d'un Dali ? Comme une série Z assumée qui suit la longue lignée des objets tueurs, entre la voiture et le réfrigérateur ? Les 1ères images nous incitent à privilégier la seconde hypothèse : une voiture écrase des chaises éparpillées dans le désert avant qu'un acteur ne fasse un aparté sur le cinéma ; un discours que ne renierait en rien D. Lynch ("Les hommes cherchent à tout prix à expliquer les films alors qu'ils acceptent que la vie n'ai aucune explication"). Ne chercher pas de cul gratuit (juste un peu alors...), de gore outrancier (ah, si : ça il y en a !) ni même une allégorie sur notre civilisation "chewing gum" qui jette et abandonne ce qui fait d'elle une civilisation avancée... mouais... Il n'empêche que c'est assurément un film sur le cinéma -retour à la 1ère théorie-, mais vu par les spectateurs (qui regardent le film du pneu depuis le désert de leur salle et à travers les lunettes d'approche de leur sens critique... mouais...), guidé par le monteur, assistant au spectacle qui les tuera (???), le spectacle d'acteurs à fond dans leur rôle (lol) ; et le pneu finira presque par nous livrer ses émotions. Dupieux déploie une réalisation ingénieuse, inventive et savoureuse qui se renouvèle sans cesse et un film drôle, voir un drôle de film : "Purée ! Je regarde un film dont le héros est un pneu tueur !!!".