Editorial
Filmographies
Le coin fantastique
Mail
Liens

 

Rollerball
Budget = - M$
BOX OFFICE France = ? / ? - ? - 1 592 000 entrées
BOX OFFICE USA = ? / 30,0 M$
BOX OFFICE Monde = - M$
 

Dans un futur hypothétique, un immense champion sportif se voit contraint de prendre sa retraite pour d'obscures raisons : mais il s'y refuse. En réalité le champion devient trop populaire et fait de l'ombre aux géants qui gouvernent ce monde...
Comme une entrée dans l'arène... sur un air de musique classique. Une scène d’ouverture grandiose, puis une description du Rollerball, de ces règles barbares et antiques, mâtinées de carnages, de brutalité, parfait exutoire pour le petit peuple. Ensuite on sombre dans un monde futuriste réaliste, froid et aseptisé : des décors à la blancheur candide, doux et lénifiant, comme pour contrebalancer la violence à laquelle on vient d'assister par une forme de pureté et d'innocence d'apparat.
Avec en parallèle le traitement pêle-mêle mais en profondeur de sujets hautement ambitieux, depuis la toute puissance des entreprises alors réunies en conglomérats, dirigeant très officiellement le monde, jusqu'à la régression du statut de la gente féminine, devenue simple servante, objet que l'on s'échange sans une once d'émotion. En passant par le terrifiant effacement de l'Histoire, de toute la mémoire humaine, ce qui l'a forgé et, surtout, ce qui l'a rendu libre. Le film parvient même, le temps d'une scène incroyable, à se transformer en une métaphore écologique qui fait littéralement froid dans le dos. Demain les hommes auront ainsi troqué leur liberté, leur libre-arbitre, contre de bien vulgaires privilèges et d'éphémères richesses. Le scénario se fait analytique, décortiquant un monde futuriste par le prisme de son économie, de sa politique, de sa sociologie, ce qui ne manque jamais de le rendre passionnant, assez peu conventionnel, développant son histoire sur des bases solides et touchant du doigt le génie absolu. De par son scénario résolument captivant Rollerball fait preuve d’une grande recherche et d’un esprit d’anticipation prodigieux.
Norman Jewison filme les scènes de jeu comme de véritables ballets, incisif quand il le faut, capturant la violence depuis son épicentre ; son travail fascinant transporte le film, même lors des séquences dialoguées. Les autres scènes ressemblent à de merveilleux trips psychédéliques, aidées d'images marquantes, de couleurs floues, d'un rythme langoureux, de dialogues fouillés, d'un montage glissant. Ajoutez une musique emphatique et paisiblement antithétique -impossible d'oublier cet Adagio et cette Toccata- et vous obtenez un film qui va bien au-delà de son ultra-violence (la boucherie finale !), proprement jubilatoire, couplé d’une critique puissante pour une oeuvre indémodable.
Un final lourd de sens…

NOTE : 17-18 / 20

Voir : Rollerball (2002)
La critique des internautes
 

 

NOTE : - /20

-