Certains êtres humains subissent des mutations et se transforment en animal.
Même si nulle explication -et le film s'en garde bien- aussi fantaisiste ou fantastique soit-elle ne pouvait tenir la route, on comprend le message : on nous parle d'un retour à sa nature première, avec le couplet sur le droit à / la peur de la différence.
La véritable force du Règne animal est sans doute de souligner très justement cette peur liée à une transformation lente et inéluctable (à l'instar d'une maladie, ou de la vieillesse) : la très bonne idée du scénario est de se pencher sérieusement sur cette problématique de la différence qui nous est imposée peu à peu, la perte de notre humanité compensée par un certain gain en puissance.
Impossible de ne pas saluer bien bas (16 millions...) les make up morphologiquement fabuleux et des créatures qui sont formidablement bien intégrées, les interactions avec celles-ci demeurant vraiment impressionnantes (même s'il est difficile de garder son sérieux face à un poulpe sur pattes se faisant courser dans un supermarché...).
Le règne animal efface rapidement ma peur première en évitant de faire un sous-X-men (mutations, peur, rejet, puissance...), se situant à la croisée d'un film de loup-garou, de La planète des singes, de La belle et la bête et toute la grande tradition des films de monstres. Il puise ses inspirations un peu partout, les digère comme il se doit dans un premier temps mais manque d'en faire quelque chose de plus réflexif, d'abouti voir d'ambitieux, d'épaissir le propos, laissant ses mutants prometteurs en toile de fond d'une histoire encore un peu fragile. Même si l'atmosphère est bel et bien là, se recentrer sur les personnages étant une option louable, notamment ce lien père-fils qui amène une magnifique scène finale, mais à mon sens le film aurait gagné à s'ouvrir réellement sur l'extérieur, à contextualiser son histoire.
NOTE : 13-14 / 20