Reeker

Une première scène choc pour se mettre en train. Mais qu'est-ce qui va distinguer ce film d'un autre horror movie ? C'est un film d'auteur (Payne écrit, réalise, produit et signe la musique), le pitch est mystérieux à n'en plus pouvoir, les ados sont d'un meilleur niveau intellectuel que d'hab', le scénario se brouille peu à peu, très classieusement, si bien que l'on ne sait plus trop qui sortira de l'ombre (monstre ? tueur ? animal ?), qui se fera tuer et quand, les FX ne sont pas trop appuyés, trop présents ou trop démonstratifs, il y a donc une excellente mise en place et une histoire qui avance remarquablement, pas à pas, sûrement, en prenant son temps, faisant monter la pression ; de plus Payne ajoute une dimension à son film en faisant appel à trois sens essentiel du spectateur (l'odorat pour signifier le danger -ce qui est assez inédit-, la vue qui nous manque autant qu'à l'un des personnages et le son qui se brouille étrangement) et en écrivant ses scènes au scalpel, de façon vraiment maligne pour nous laissez croire à des clins d'oeil au genre tout entier. Et ce qui le différencie d'un autre horror movie c'est évidemment la scène finale auquel personne ne risque de penser, brodant intelligemment sur un vieux thème que je vous laisse découvrir... Reste un simple petit défaut : le "monstre" (appellons-le ainsi...) ultime, surprenant mélange de classicisme et de modernisme, peut-être un peu en désaccord avec le reste, plus discret, plus subtil, du film.