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Quand je serai petit

Jean-Paul ROUVE
(10-11)

Encore un film qui s'arrête à son pitch ? Non : celui-ci passe tout simplement à côté de son sujet. Un homme croit se voir petit en croisant un enfant qui lui ressemble comme deux gouttes d'eau. Un autre lui-même qui recommencerait sa vie ? Et l'homme de se pencher sur son passé, apprendre et le comprendre. Le problème c'est que c'est extrêmement lent dans sa mise en place et on a du mal à savoir où exactement va le film, qu'est-ce que les scénaristes vont en retirer, quel est son message ? Il faudra presque attendre la moitié du métrage pour que la question soit indiciblement posée : et si l'on avait le pouvoir de refaire sa vie ? Voici donc l'orientation philosophique et très ambitieuse de l'oeuvre... Profiter de son père, devenir un père de substitution, conquérir une amoureuse perdue. Pas plus ? Non : tout cela est complètement sous-exploité alors que tout l'intéret et le potentiel du film était précisément là. Rouve en a fait une toute autre chose qui perd en émotion ce que le spectateur gagne en frustration, se concentrant sur une infime partie de ses possibilités, trop tourné vers ses personnages (casting d'exception !). Pour ne rien arranger, "Quand je serai petit" est réalisé avec une nonchalance pas loin d'être soporifique, en tout les cas mielleuse et sans véritable grammaire cinématographique (il suffit de voir comment sont tournées les scènes de dialogues...). Tant de potentiel perdu, ça fait rager !

 

La critique des internautes