Found footage & faux documentaire : Blair witch est le premier du genre, dans l'ère moderne.
Il faut préciser une chose : ces rushs restent loin d'être des images brutes : il y a bel et bien eu un montage vidéo et sonore : notamment un montage alterné, aperçu lors des rares interviews. Ceci dit, ce qui compte c'est le côté "vécu", l'illusion que sait parfaitement créée ce métrage pour le moins innovant : via l'ambiance générée par des images tremblotantes, quasi amateurs, faussement maladroites, caméra à l'épaule, via l'atmosphère poisseuse liée à ces images sales, élémentaires, via les histoires, les détails et l'intrigue qui prennent d'assaut notre imagination.
Ici les images ont été savamment choisies, tout comme les hors-champs ; et les éléments
de réflexion sur la fascination de l’image n'enlèvent rien. La vraie qualité du film est, sans l'ombre d'un doute, sa sobriété : pas de gros effets ni de monstres mis en avant, pas de gore ni de maquillage, et, surtout, il nous renvoie directement à notre peur d'être seul dans une forêt épaisse et sombre, d'être perdu, avec toute la tension que cela entraîne, la pression qui monte d'heure en heure, sans nul besoin de musique ni explication. Jusqu'en sa fin cut et sans concession. Le film laisse libre champ à notre imagination, sans trop nous donner de détails, nous laissant tout loisir de nous mettre à la place des trois protagonistes. Le frisson est pour le moins palpable.
La séquence finale vous laissera les yeux rivés à l'écran, une question angoissante pour seule compagnie : quand est-ce qu'elle apparaît cette fichue sorcière ??
NOTE : 13-14 / 20