Maman était schyzo-possédée
La proie du Diable compte bien poser une question
originalle et essentielle quant aux cas de possession : est-ce
induit par la santé mentale du patient ou réellement
dû à un démon ? Le thème a déjà
été traité (voir la référence
moderne du genre : Exorcisme
d'Emily Rose), mais il est vaste, intelligent et
laisse de la place à d'autres dissertations. Notamment
les cas de mauvais traitements infligés à des
enfants par des parents qui ne sont plus eux-mêmes : quand
la religion se tourne vers la science afin d'expliquer certaines
possessions.
Oubliez cette introduction car le film efface d'un revers de
la main toutes ces pertinentes intentions par le biais d'un
traitement inadéquat, puisqu'il n'y a pas grand chose
auquel croire dans ce film : ni la pseudo bonne sœur, ni
les jump scare surfaits, ni le cas classique possession (qui,
pourtant, ne laisse aucun doute dans les esprits...), ni la
mise en scène trop sage. Pas même le discours féministe
in utero trop étroit pour sembler nous concerner. On
reste dans le domaine de la caricature, sans pour autant sombrer
dans les pires travers d'un genre rincé (le twist aidant
?).
La proie du diable oublie donc son précieux
angle d'approche en chemin et se tourne vers les inlassables
films qui inondent encore le genre : une soeur doublée
d'une exorciste qui est poursuivie par le démon himself.
Ne reste plus qu'aux effets spéciaux à faire leur
travail ; parfois inventifs, parfois complètement ratés.
L'enfer est pavé de bonnes intentions.
NOTE : 6-7 / 20