Et le prince de s'enliser dans les sables du temps... car ce
film a le défaut immense de ne savoir trop s'il veut
être un hommage odieux aux films d'aventure classiques
(comme les "Pirates des Caraïbes" le furent beaucoup
plus brillamment en ce qui concerne les films de pirates) ou
une oeuvre réellement arriérée. Car c'est
et ce sera son incommensurable banalité qui tuera le
film dans l'oeuf tout au long du métrage, comme s'il
avait été écrit dans les années
40 ou que ses scénaristes avaient oublié que le
cinéma en général, et l'écriture
cinématographique en particulier, avait grandement évolué
en... 70 ans !!! Hors mis la princesse plutôt loin des
clichés de la femme en danger (et encore... elle est
quand même transformée ici en insupportable pisseuse)
tous les ponctifs sont au rendez-vous, tous les raccourcis scénaristiques
sont présents, de la Perse made in Hollywood (décors
numériques, rien d'historique ou de géographique...)
au méchant dont on connait l'identité dès
le générique (puisque l'acteur n'aligne presque
plus que ce genre de rôle...), de ses personnages sans
aucune profondeur ni présence aux cascades à tout-va
(réussie pour leur part, entre les images du video game
et une démo des Yamakasi !), du héros translucide
(Gyllenhaal semble franchement cachetonner et s'ennuyer dans
ce rôle sans épaisseur où son personnage
n'aura pour lui que son courage et sa morale... maigre, non
?) à l'histoire éternelle du bad guy qui veut
être vizir à la place du vizir, de l'objet magique
après lequel on court tout au long du film au dialogues
trop souvent risibles, de l'absence -justement- de magie dans
l'histoire à une oeuvre tout simplement sans grand enjeu
et dont le prétexte s'avèrera assez crétinoïde
(s'emmerder à faire une guerre qui n'est pas gagné
d'avance et vouloir changer le cours de l'histoire quand quelques
coups de couteau auraient sans doute suffit...). Ajoutez à
tout cela les seconds rôles qui s'essaient forcément
à l'humour, un film qui manque -comme rarement on le
voit au cinéma- de quelques grandes scènes qui
submergent le reste (c'est-à-dire cet alignement de scènes
sans caractères), un manque d'enjeu, d'éclat,
de peps, de surprises, d'innovation, de... magie, de rêve,
manque qui semble devenir la marque de fabrique des gros films
hollywoodiens un rien frileux ; et voilà que vous obtenez
non seulement un sous-Indiana Jones, mais plutôt un sous-Le
diamant du Nil (soit un sous-sous-Indiana Jones...) ! Un film
lisse et sans aucune saveur qui aura le mérite, assurément,
de rendre un bel hommage à la maigreur des scénarios
de nombreux jeux vidéo qui, eux, ont pour excuse d'être
assujettis à la jouabilité du produit ; ici le
spectateur ne peut que subir... et putain que c'est long ! Quant
au fameux clin d'oeil politicien (?? Une ville attaquée
pour y découvrir des armes qui n'existent pas et dont
on veut prendre les richesses)... hasard ou démagogie
?
NOTE : 5 / 20