L'idée de départ est pour le moins claire et
attendue depuis au moins deux générations : remplacer
les FX réalisés sur l'ordinateur de grand-mère
par quelque chose de numérique, moderne et réaliste
(et il y a de beaux effets), mettre de la zic américaine
qui bouge bien, quelques gags adultes (= sous la ceinture),
un vrai format ciné (la réalisation n'est pas
mauvaise et assez respectueuse), moderniser les costumes de
carnaval, imposer des personnages un peu plus consistants...
Bref : faire table rase de la série de notre enfance
et de nos enfants. De ce côté le film est une surprise
et même une petite réussite. Mais il est tellement
dommage de s'être arrêté en si bon chemin.
Power rangers est un origin movie vieillot,
un film de super-héros ado bas de gamme si on le compare
aux canons du genre et, qui plus est, qui pioche allègrement
et piteusement à droite et à gauche (un peu de
Spider-man découvrant ses pouvoirs, un peu d'Avengers
qui trouve la force de s'assembler...etc). Le scénario
à beau faire des clins d'oeil (Die hard, Transformers...),
inviter des acteurs qui évitent le grand-guignol autant
que peut se faire, le fond de cette histoire est d'une bétise
sans fond, une aberration scripturale : ou quand une méchante
caricaturale, elle, prend l'idée de détruire la
Terre, etc, etc, etc... Après une longue, très,
très longue heure et demi cousue de fil blanc (découverte
des pouvoirs, entraînement, formation de l'équipe,
apparition de la méchante), nous avons enfin droit à
une demi-heure, toujours cousue de fil blanc, mais avec des
Power rangers dedans. Interminable et minable, on a du mal à
comprendre pourquoi vouloir renouveler la forme et pas le fond
et faire enfin rentrer ces Rangers dans la cour des grands...
NOTE : 6-7 / 20