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Possédée

Ole BORNEDAL
(5)

Dès la première scène on se rendra à l'évidence : nous n'assisterons pas à un bon film... Une mamy se bat contre un coffre en bois ; coffre hanté s'il en est, comme le fut en d'autres temps tant d'objets, du réfrigérateur à la voiture, en passant par la robe de soirée. Avec une petite différence : c'est bien de possession qu'il s'agit. Mais le refrain on le connait : la famille est divorcée (la possession représente les troubles que cela engendre pour une enfant ?), le coffre est maudit, la fillette sera possédée (elle entend des voix, ouvre la boite...etc). Le film suivra absolument toutes les étapes du genre, dans les règles de "l'art" : le changement de plus en plus brutal de personnalité de la gamine, puis on cherchera tout d'abord à se débarrasser de l'objet, puis à comprendre les raisons de cet envoûtement, on trouvera enfin une aide extérieure avant la fameuse scène d'exorcisme, ici du grand délire, avec un final déjà vu où le démon passe de corps en corps (spoiler...). Bien sûr c'est une histore vraie... Mais avant cela nous aurons droit à 30 mn pas très loin du téléfilm d'épouvante de chez Disney Channel, en tous les cas un film qui ne cherche jamais vraiment à secouer le spectateur, à le mettre mal à l'aise, et trouve sa voix en lissant au maximum son histoire pour rameuter un maximum de spectateurs. Alors on n'y croit pas une seconde, on ne rentre jamais dans le film qui s'avèrera très vite anodin et banal. Un exorcisme juif ? Est-ce là la seule originalité du projet ? Quelques instants plus intenses et un sujet qui parlera un minimum aux parents que nous sommes ? C'est extrêmement maigre dans la mesure où ce genre de cinéma ne doit pas seulement nous parler mais nous impliquer, nous immerger, si l'on veut qu'il fonctionne. Une sortie ciné qui doit son salut à son maigre budget... un réalisateur qui pour ma part n'a jamais brillé.