La banlieue américaine (pas si) paisible et si cher
au producteur du film : S. Spielberg.
Mais cette fois le Golden Boy a choisi d'étudier le côté
obscur de ce petit paradis américain : Il jette un regard
non plus sur les rêves d'une jeunesse dorée, mais
sur les peurs de l'enfance (la forme d'un simple tronc, les
clowns, mais également la mort, les orage,...)
A l'humour du début répond quelques moments de
douce frayeur, sans pour autant plonger à corps perdu
dans une oeuvre horrifique type Amityville,
pourtant assez proche dans sa thématique : Pas de fantômes
classiques ici ni de maison hantée flippante (on s'en
amuse même dans un premier temps !) mais surtout un film
dont on sent l'influence de son instigateur : les couleurs douces,
lumineuses et les monstres hénaurmes remplacent aisément
les couleurs sombres, les ténèbres et la décrépitude
coutumière de ce genre de production. Il en découle
un film d'épouvante soft (sauf LA scène, souvent
supprimée selon la volonté des éditeurs
/ diffuseurs) mais qui n'y va pas avec le dos de la cuillère
des effets spéciaux. En réalité on se sait
trop s'il faut en rire ou s'en effrayer, et c'est surtout une
façon parfois maladroite de désamorcer l'épouvante
de la situation afin de plaire au plus grand nombre. En tous
les cas Poltergeist mange à plusieurs
râteliers, ce qui nuit à sa force de conviction,
et il peine à achever son histoire alors que sa scénarisation
est hocquetante. Cependant le film assoie
les bases de ce type d'histoires où une famille ensorcelée
se fait aider par des spécialistes du paranormal, anticipant
de beaucoup les nombreuses oeuvres abordant ce sujet, et notamment
les Insidious (dont on reconnaîtra aisément
toutes les bases) ; son final a également
souvent été copié...
Sans sombrer dans la polémique d'alors (Spielberg aurait
été extrêmement présent à
la fois sur le plateau et derrière la caméra),
on sent que T. Hooper est un peu raide dans sa mise en scène
et certaines séquences manquent à la fois de punch
et de folie pour satisfaire au scénario.
Je ne peux terminer cette analyse sans mentionner l'extraordinaire
musique de J. Goldsmith qui m'accompagne encore si souvent aujourd'hui.
NOTE : 12 / 20