Encore un Pinocchio ?!? Oui !
Le scénario revisite le conte que l'on croit connaître,
par petite touches, par le biais d'un fourmillement de détails
(l'inspiration de Geppetto, l'origine du bois, les modifications
des personnages et de la trajectoire du pantin, les nouveaux
apports...etc). Petites touches qui prennent de l'importance
et donnent de l'intérêt au récit et permettent
de trouver plaisir à redécouvrir ce récit
intemporel (moins de nez qui s'allongent démesurément
et de criquet) : on voit d'ailleurs comment Disney a sacrément
condensé le livre d'origine.
Ça reste très didactique mais logique puisque
destiné aux enfants pour les mettre en garde contre la
naïveté de leur petit monde et la méchanceté
intéressée de celui des adultes. Les personnages,
mi-homme mi-animal, leur permettant une identification plus
aisée et demeurant d'un symbolisme criant ; en découle
un imaginaire débridé qui ravira leurs petits
yeux délicats. D'ailleurs le film conserve visuellement
l'essence un rien sombre du livre originel : des coloris délavés
pour signifier la pauvreté des lieux et des personnages,
la grisaille en lieu et place de la violence latente du monde.
Pour autant ça manque beaucoup de cette même fantaisie
dans la mise en scène...
Pinocchio est au final une métaphore
pour nos têtes de bois qui refusent d'écouter les
sages conseils des adultes, ceux qui les somment d'éviter
fausses promesses et mensonges faciles, d'écouter les
sirènes d'un monde illusoire et trompeur ; il devient
surtout le symbole du passage de la petite enfance (le pantin
duquel on tire les ficelles) à l'éveil adolescente
(l'enfant libéré qui va pouvoir grandir). Et une
leçon pour les adultes tout autant.
NOTE : 13-14 / 20