5 minutes... l'héroïne y est, et le restera comme
bien des personnages malgré les jeux de regards, cadrée
en plein centre de l'écran. 10 minutes... le film va
vite, étonnamment, et se dévoile : une jeune femme
au métier ingrat est parallèlement à la
recherche du spectre de son frère prématurément
décédé. 15 minutes... les personnages sont
un peu approfondis et l'angle parait plus novateur et radicalement
différent de celui avec lequel Hollywood s'emploie à
traiter le sujet depuis maintenant 50 ans. Une intrigue se construit,
avec une thématique -les dessous du cinéma meanstream-
qui vient compléter, tel un second volet, le film Sils
Maria. De plus on sent que l'auteur a la volonté
d'approfondir son sujet : un personnage qui habille une star
(extérieur) s'emploie à habiller son esprit (intérieur)
; où comment la profondeur / l'âme s'en vient palier
au superflu / physique de l'existence. Avec un embryon de réflexion
sur la vie après la mort. Mais le film ne s'accroche
pas, devient longuet et surtout finit par tourner complètement
en rond, ne sachant trop sur quel pied danser. Le petit jeu
interminable avec les messages-textes, le scénario qui
avance moins vite que l'actrice (la partie londonienne est proprement
inutile), le film qui dévie de son thème, se tournant
même vers un érotisme gratuit et cheap (la scène
du docteur ne semble être là que pour montrer aux
spectateurs la nudité de l'actrice : une scène
plus tard elle explique à nouveau son problème
de santé...). Il s'embourbe et devient une oeuvre fatastique
tiède pas même contre-dite par sa dernière
demi-heure, qui relance artificiellement l'intrigue avant de
retomber tel un soufflé, pas plus que par son final.
Ce qui finit de tuer le projet reste toutefois la mise en image
paresseuse et rigide d'Assayas qui ne rend jamais hommage au
talent de K. Stewart.
NOTE : 5 / 20