Total recal.
Philip K. Dick était un auteur fasciné par la mémoire...
Après "Souvenirs à vendre" (aka Total recall), voici une
autre nouvelle du maître ("La clause du salaire") tournée en série B de luxe, ici sans chichi science-fictionnel, seulement
un peu de technologie détournée au service de l'intrigue. Dans ce récit s'imbrique deux inventions révolutionnaires : l'une capable d'effacer la mémoire cible d'un être humain ; l'autre de jeter un oeil intéressé dans son propre futur... La seconde est au coeur d'une mystérieuse mission proposée à son inventeur en échange d'un reset.
Mais quelle
était exactement la teneur de sa mission ?
Excitant, à l'image de ses multiples films sur une
quète identitaire (La mémoire dans la peau), le côté SF apporte à Paycheck une réflexion intéressante sur la conscience et le libre arbitre, sur le contrôle de son existence, l'importance du passé et, surtout, la recherche de son identité. Son scénario se trouve être un véritable puzzle où le spectateur est immergé dans la vie de Jennings, triste victime d'une machination science-fictionnelle, à travers une enquête sur un passé oublié ainsi qu'un futur hypothétique et dangereux pour l'humanité ; deux notions temporelles qui vont s'imbriquer et être troublées par un discours sur les paradoxes temporels. Un scénario huilé à merveille, pour notre plus grand plaisir, bien que parfois brumeux et poussif, cédant à quelques faciltés et manque de subtilités dans sa trame.
Et John Woo prouve, si besoin était, son efficacité et son sens inné de l'image, de l'espace scénique lorsque celui-ci est en mouvement. Sans oublier sa fameuse signature et ses scènes d'action marquantes
et bien balancées, sans être totalement innovantes.
Un Total recall plus Terre à Terre : Solidement efficace.
NOTE : 13-14 / 20