Un peu à la gloire des Resorts américains et
beaucoup envers celle de l'imagination (trop) débordantes
des enfants.
Dans le fond c'est séduisant, original même ; c'est
un film qui prend son sujet à bras le corps et sait parler
à nos enfants sans pour autant leur faire bêtement
croire en un monde idyllique. Drôle et grave, rares sont
les films animés qui délivrent cette part de sincérité
et d'émotion non chiquées.
A partir de ces bases le scénario étonne, la réalisation
détonne et se permet de belles envolées ainsi
que de belles inspirations.
La thématique est assez ambitieuse, voir novatrice :
imaginant que les rêves des enfants cessent après
un traumatisme, s'estompant et laissant peu à peu la
place aux idées, envahissantes, les plus sombres. C'est
une ôde au positivisme qui parlera autant aux enfants
qu'à leurs parents.
Dans un premier temps entièrement axé sur la métaphore
de la maladie détruisant le monde idyllique des enfants,
les plongeant dans celui des adultes, c'est dans la seconde
moitié du film que l'ambition se voit freiner : le développement
devient assez tapageur, tape à l'oeil, très classique
et pas forcément dans le ton premier du film. Tout devient
trop inutilement frénétique après la douceur
de l'idée du rêve (même si la mise en parallèle
des deux moitiés du film est judicieuse et aurait dû
être encore plus poussée) ; l'imagination gratuite
débordant sur le sujet, vidant un peu le film de sa substance
en cédant au spectacle pur. Ils auraient dû résister
et rester dans l'informel, le non palpable, le mystérieux
; à l'image de ce non-méchant intériorisé
et des plus fascinants que j'ai pu voir dans une oeuvre à
destination d'un jeune public. Alors, comme il s'agit de "rêve",
on se laisse porter...
NOTE : 13-14 / 20