A l’aurée du fantastique -à l'image des
apparitions / disparitions du prêtre, de ses cicatrices
meurtrières, de sa supposée mort et du final-,
le cowboy fantôme et les miracles qu’il accomplit
spiritualise un genre et un héros souvent réduit
à manier son armes. En réalité Pale
rider magnifie le genre : il s'appuie de tout son poids
sur ses bases, le fameux cavalier solitaire qui règle
manu militari les problèmes d'une petite communauté
en proie aux exactions d'un riche propriétaire, défendant
la veuve et l'orpheline ; on y retrouve par conséquent
l'éternel combat entre les bons pauvres et les méchants
riches aux dents longues. Ici le cowboy est vu comme un quasi
surhomme, mais l'aspect fantasmagorique dans lequel plane le
film lui donne enfin toute légitimité. Le duel
final ressemble à s'y méprendre à la vengeance
outre-tombe d'un fantôme... Sous son aspect classique
ce film apporte des éléments autrement plus ambitieux,
tantôt mystiques même, et dont les pensées
bibliques se jouent des stéréotypes. Ajoutons
un thème fort et complexe : celui de l'amour, des amours
si je puis dire ; celui d'un homme pour une femme, d'une femme
pour un homme, d'un homme pour Dieu, celui naissant d'une adolescente.
Sa photographie met sublimement en valeur les écrasants
paysages -les décors ont d'ailleurs un rôle à
part entière, à l'image de cette nature que l'on
dégrade-, sa réalisation y est absolument impeccable
et les acteurs tous excellents. Le montage alterné y
est saisissant.
Un western hors norme et l'un de mes Eastwood préférés.
NOTE : 15-16 / 20