Argento cherche à réinventer "Le fantôme
de l'opéra" et le maquille en giallo.
Sa caméra se fait lyrique, toujours aérienne et
restera le principal attrait et la qualité majeure de
ce film. Car n'oublions pas que cet Opéra
signe la fin d'un grand cycle pour Argento, cycle de près
de 20 années, mais le film est également le début
de la fin pour Dario... Les acteurs sont loin d'être fabuleux,
les dialogues ne sont pas à la hauteur des ambitions
affichées, le scénario ne manque jamais de s'égarer
en voulant reprendre les manières et les tics de l'auteur,
s'étirant souvent à loisir. L'histoire se perd
en tergiversations et le scénario s'avère être
un foutoir pas possible qui ne fonctionne jamais, quand il ne
tombe pas dans l'auto-parodie involontaire. Le film sonne tout
bonnement faux, à mille encablures des gloires passées
du maestro -auxquelles il tente de s'accrocher en vain-, et
il se trouve être très pénible à
suivre. Tout juste quelques moments de grand cinéma horrifique,
sadique et pervers, dont la balle de revolver tirée à
travers la porte n'est pas des moindres
Il existe une profonde dichotomie entre le visuel et le littéral
dans cet Opéra et cela tue... littéralement
le film.
NOTE : 8-9 / 20