Cette introduction bien étrange ne dévoile rien
du film et des intentions de son auteur : anodine mais déjà
très aiguisée côté réalisation.
Comme le calme avant la tempête en quelques sortes : avec
cette histoire de triangle amoureux inhabituel, cette personnalité
forte et véritable héroïne du film (T. Hedren),
il faut bien dire que les présentations traînent
en longueur, même si le but est d'étoffer les personnages.
La montée en puissance se fait alors doucement avant
un basculement soudain, violent, horrible et pervers. D'une
terrifiante irrégularité, avec toujours cette
/ ces construction (s) scénique (s) impeccable (s) et
implacable (s). Qui peut prétendre ne pas avoir frissonné
devant les cris guerriers et déchirants -au propre comme
au figuré- de ses oiseaux ? Le film de Hitch est une
véritable minuterie emprunte de noirceur et d'un sadisme
rare (les enfants sont pris pour cible, par deux fois !), de
surprises grandioses, d'images indélibiles, de cadrages
à la subtilité fascinante ; et le film se trouve
être magnifiquement ouvert. L’intouchable force
et le caractère incomparable de cette œuvre l’élève
au-delà de bien des films d'horreur actuels : sans nul
doute l’absence de toute explication douteuse y est-elle
déjà pour quelque chose.
Les FX font parfaitement illusions, à peine si le travail
d'incrustations multiples et les défauts inhérents
aux détourage sur tireuse optique se remarquent, et le
film est une formidable machine à terrifier, aux silences
pesants, aux cris assourdissants de terreur. D'une beauté
visuelle intouchable.
Terrible : et pourtant les traits d'humour y sont croustillants
!
NOTE : 15-16 / 20