Elle élève des sauterelles pour la consommation
humaine : pas évident de vendre sa came.
Malgré l'envie forte d'aimer ce film, de soutenir nos
auteurs nationaux... j'ai eu du mal à effacer l'impression
persistante d'assister aux 20 premières minutes d'un
film américain ; étalées sur 1h40... Comme
si le maigre budget avait dirigé les intentions de l'auteur
et les possibilités du réalisateur.
Cette réalisation qui ne permettra au film de s'envoler
que dans son ultime partie, Philippot paraissant plus à
l'aise avec l'action, mais ne permettant jamais de générer
cette atmosphère quasiment dérageante que j'attendais
de lui ; pas assez nerveuse pour mieux soulever notre intérêt,
pas assez fine pour trouver sa voix.
Et c'est précisément là qu'à mon
sens le scénario s'enlise en décrivant sa toile
de fond : le harcèlement qui tombera finalement à
plat, la difficulté à trouver une viabilité
économique pour ce type de ferme. On ne peut que saluer
les intentions louables de ne pas en avoir fait un banal "
film de monstre", mais à brasser trop longtemps
on semble constamment attendre ce qui doit advenir. Long et
pas assez évolutif. Dommage car la métaphore est
fine : nourir afin d'être nourri, exploiter le vivant,
l'animal pour survivre soi-même ; jusqu'à quand
la nature acceptera ce deal informel ?.
Globalement La nuée ne travaille pas
au corps notre aversion naturelle pour les insectes et il me
parait évident que le manque de moyens réduit
fortement les ambitions du scénario (la nuée du
titre disparaît ainsi trop étrangement...), le
rendant beaucoup trop timoré. Une chose en entraînant
une autre, les émotions s'effacent (tristesse, colère
ou peur resteront de surface), même la menace restera
trop vague.
Terminons sur quelques notes positives -en forme d'excuses...-
car les acteurs en font beaucoup (la jeune M. Narbonne m'a scotché
! ), mais ils ne peuvent pas tout. Avec un aussi maigre budget
les FX font très largement illusion et je dois admettre
que la fin est absolument grandiose, pleine des promesses d'un
film à faire...
NOTE : 10-11 / 20