On ne pouvait débuter mieux un film de divertissement
: au 11ème siècle, à Bagdad, on ne trouvait
quasiment pas trace d'arabes ! Bref : louable intention que
de raconter un conte classique en le boostant, le modernisant
(comprendre ici : en faisant en sorte qu'il fasse un max d'audience
chez les plus jeunes), en lui donnant une stature comique (pour
qui n'a pas vu de comédie depuis trèèèèèès
longtemps ; ou a entre 0 et 12 ans). Il manque, selon mes goûts,
ma culture et mes envies de ciné, tous les ingrédients
nécessaires à faire une bonne comédie,
qui plaise et aux enfants et aux adultes : une histoire solide,
du mordant, de la finesse dans les dialogues et les gags (plus
de bons mots, donc), un côté parodique bien digéré
(cf. le stop dans le désert), voir un brin de méchanceté,
de politiquement incorrect... tout ce qui a de nos jours beaucoup
de mal à passer en prime time à la télévision
française... On préfèrera donc à
tout cela une histoire basique de chez basique (Iznogoud ?)
et à la morale bas de gamme, artificiellement racontée
(maigre originalité à vrai dire ; mal exploitée
surtout), et qui, comble du comble, se traîne en longueur,
de vieux gags recyclés quand ils ne sont pas gênants
de ridicule (et aussitôt oubliés), des punchlines
qui tombe à plat et que l'on entendra même pas
dans les cours d'école, des clins d'oeil lourds, des
gimmick navrants (autour de la servante) et un méchant
rasoir qui aurait dû prendre exemple sur un certain Jaffar,
autrement plus charismatique et flippant. Mais le plus insupportable
selon moi restera ce que j'ai encore beaucoup de mal à
appeler "réalisation" : comme si le pauvre
A. Benzaquen avait été submergé par le
cahier des charges, les FX (peu nombreux et essentiellement
sur les décors), la gestion de tout ce beau monde et
un manque évident d'expérience ; son film est
proprement inexpressif et ferait passer la plus mauvaise des
bandes dessinées pour un chef-d'oeuvre de lyrisme. On
ressent un faible sursaut final (les histoires qui se croisent
plus finement, des gags mieux sentis, les scènes post-génériques)
mais ça ne changera pas grand chose à la qualité
générale de ce produit qui me rappelle tristement
un certain Les 1001 nuits
qui, lui, n'avait eu que ce qu'il méritait au box office
(255 000 entrées) ; Aladin nous invite irrémédiablement
à revoir des comédies historiques réussies
telles que Mission Cléopâtre,
2 heures moins le quart avant JC ou même
RRRrrrr.
NOTE : 5 / 20