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Le nombre 23

Joel SCHUMACHER
(15-16)

Des personnages qui sortent des clichés hollywoodiens (respectueux, propres sur eux et lisses / le héros est ici loin d'être un ange) et qui vont emmèneront dans cette histoire qui rend dingue et qui ne vous lâchera pas ! Schumacher n'a pas hésité à griffer son métrage : réalisation très en avant, un rien tape-à-l'oeil et flashy, mais servant à merveille ce double univers schyzo, logique et vraiment attirante. Un double scénario troublant : une hésitation entre l'imaginaire et le réel, entre l'histoire du livre qui va avoir une influence sur celle de son lecteur, et l'histoire de cet homme qui va devoir plonger dans une drôle d'enquête, déméler le vrai du faux, la fiction de la réalité pour finallement découvrir le pot aux roses dans un twist final savoureux. Malgré -et grâce à- les explications rationnelles délivrées dans le film, il y a de quoi rester troubler, ou en tous les cas éveiller notre curiosité naturelle, pour ce fameux nombre un peu trop présent... C'est un film vraiment prenant, comme on n'en voit pas si souvent, un travail scénaristique et visuel qui ne peut laisser de glace (comme tous les films de ce réalisateur pas assez considéré par les intellectuels de tout bord...), un travail unique et très perso soutenu par une partition musical assez décalée et vraiment incroyable. Et puis il y a ce message final, à milles lieues des évocations pseudo-religieuse généralement issues des morales hollywoodiennes : il n'y a pas de destin, seulement des choix. Une oeuvre solide.