Un film relatant de l'imagination comme moyen de s'extirper de la médiocrité et des conventions quotidiennes, de la genèse d'une oeuvre et de son personnage principal (Peter Pan) et de l'enfance éternelle. Et ces thèmes semblent aussi intemporels et immortels que le livre de John Barrie... Peter est un garçon issu d'un monde matriarcal (les personnages féminin ont une importance capitale dans le livre, que ce soit Clochette, Wendy ou -à l'origine- Peter Pan, joué par une femme), un enfant à l'esprit très critique, un garçon vif, libre et attaché au monde de l'enfance. Le pays imaginaire est le pays de la mort (donc celui de l'âge adulte, personnifié par Crochet), celui dont on peut revenir, celui aux couleurs chatoyantes, celui dont on n'a plus peur (les enfants vont y régner). L'auteur insiste également sur la dichotomie entre le monde infantile et le monde adulte (où la sériosité règne en maitresse... mais où le vernis cache une certaine nostalgie qui ne demande qu'à ressortir pour peut que l'on veuille bien gratter un peu). Tout est basé là dessus finallement : les personnages atypiques, hors des conventions, la petite touche de fantaisie fantastique qui nous permet de pénétrer l'univers de l'auteur en même temps que les autres personnages et le discours -bien meilleur que celui des psy- sur la fameuse théorie anglo-saxonne de l'enfant-roi. Un film tout autant magique que bouleversant, une perle rare où l'on se laisse aller sans retenue aucune (le réalisateur y est également pour beaucoup grâce à un véritable "jeu de réalisation") et dont la scène ultime devrait rester gravée à jamais dans nos mémoires (le dialogue de l'enfant venant de perdre sa mère, les larmes aux yeux...).