Editorial
Filmographies
Le coin fantastique
Mail
Liens

 

Mulholland Drive
Budget = 15 M$
BOX OFFICE France = 1 142 / 22 655 - 185 000 - 846 000 entrées
BOX OFFICE USA = 0,588 / 7,2 M$
BOX OFFICE Monde = 20,1 M$
 
Après ce film il vous faudra plusieurs jours avant de retrouver une vie normale… Lynch ne travaille pas avec la logique mais avec les émotions et il ajoute ici une nouvelle pierre à l’édifice de son œuvre : après le mystère de Lost Highway & Twin Peaks, l’humour acide de Sailor et Lula, voici une satyre teintée d’érotisme. On ne comprendra pas forcément ce film sur le coup (je l'avais vu au cinéma, à sa sortie), on s’y enfoncera comme dans un cauchemar, suppliant de ne pas voir défilé le générique final… trop tard. Après deux heures rationnelles et totalement envoûtantes, on plonge…
Retour sur le film.
Un terrible accident, une perte de mémoire, un mystérieux sac bien rempli, une clé atypique, des personnages décalés, un Winnie's. Et Mulholland Drive. S'ensuit une enquête traditionnelle qui nous emmène dans le arcanes d'Hollywood, avant que... Et chez D. Lynch, Los Angeles-Hollywood est inquiétante, peuplée d'êtres "anormaux", perturbés, maniérés, sombres ; les décideurs y sont d'obscurs êtres dont on ne saura rien, laissant libre cours à notre imagination folle. Effrayant.
Il y a tout d'abord l'immense finesse de la réalisation : Lynch, l'un des plus grands auteurs vivants du 7ème art, se complait dans de troublants mouvements de caméra lors des scènes dialoguées, aimant à trouver à son appareillage une position "anormale", tantôt intimiste, tantôt d'une froideur éprouvante. Et si Lynch sait se montrer incroyablement érotique, on retrouve ses thèmes chéris, ses codes, dont ceux de Twin Peaks : les années 50, les rideaux rouges, les hommes dans de petites pièces, les chanteuses, le café ; on retrouve sa griffe dans chacun de ses plans. N'oublions pas l'immense composition musicale du génial A. Badalamenti et des acteurs -dont la fascinante N. Watts- incroyables. Un film qui se sirote doucement, comme un polar, absolument pas, surtout pas classique, à l'arrière goût fantasque, baigné d'étrangetés et à l'intrigue, ce puzzle scénaristique, qui vous happe littéralement.
Puis le polar bascule inévitablement, irrémédiablement dans l'irrationnel... La dernière demi-heure ne peut que dérouter : les rôles s'inversent, se changent, se métamorphosent à loisir. Le passé de mêle au présent, les thèmes se brouillent : Gémélité ? Rêve ? Trouble de la personnalité ? Ou tout simplement le récit d'une actrice qui rêve sa vie et qui vit son rêve ? Chacun puisera dans son imaginare et sa propre logique pour décoder ce film brillant qui répond parfaitement aux exigences de son auteur : l'art n'a pas plus de sens que la vie..

NOTE : 19-20 / 20

La critique des internautes
 

 

NOTE : -/20

-