Mother
of tears |
(5) |
La grande famille Argento à nouveau réunie,
famille de sang et artistique. Et pour quoi ? Un antique cercueil est
déterré avec le démon qu'il renferme (un vieil objet,
un peu de sang et le tour est joué), prouvant que thématiquement
parlant le père Argento est bloqué à de très
vieilles mais guère augustes considérations démoniaques,
bien loin des peurs de ses contemporains. Si sa réalisation est
éloquente elle finira par s'essouffler... Et son film a tout d'abord
tout le mal du monde à tenir debout (les chercheurs qui ouvrent
une pièce archéologiques sans précaution aucune,
les démons qui déboulent fissa, le gore super-méga-giga-grandguignolesque,
la façon débile de présenter l'affaire aux policiers,
les messes noires absurdes... et j'en passe). Bien que l'on croit apercevoir
le bout du tunnel, les forces du mal se déchaînant à
grande échelle, le monsieur ne bougera pas d'un iota : plutôt
que décentrer son film sur cette ambiance fin-du-monde, sur la
religion, de poser un regard sur ce monde désabusé et athée,
il s'obstine à magnifier sa fille et son personnage branquignole.
C'est au final une oeuvre lourde, gore à n'en plus pouvoir, dépassée
et naïve à force de pousser le bouchon trop loin, d'user de
violence extrême. Il manque cruellement une âme à ce
métrage, un semblant de scénario "d'aujourd'hui"
et le besoin de dépasser cet accumulation de micro-idées
qui ne feront jamais un film qui tienne debout... Sinistre fin de carrière
d'un grand monsieur. |