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Minority report
Budget = 102 M$
BOX OFFICE France = 4 801 / 140 829 - 1 100 000 - 3 709 000 entrées
BOX OFFICE USA = 35,7 / 132,1 M$
BOX OFFICE Monde = 358,4 M$
 

Première qualité : c’est un film très complet (SF, polar, action, drame, métaphysique...et une pointe d’humour) et donc plus délicat à écrire qu’un film de genre. Ensuite, il est impressionnant de constater le travail du chef op’, nous offrant, pour un futur peu valorisant, une photographie quasiment noir et blanc, en tous les cas aux couleurs estompées ; les vétements et décors participant de fait à cette ambiance sombre. De même, thématiquement, ce lendemain s'avère être ultra-sécurisé et policé, dominé par l’image : c'est ce que démontre le scanning oculaire automatique qui n'est qu'une forme extrême de perte de l’anonymat, les moyens renforcés des forces de l’ordre autant que pubs perrsonnalisées et totalement intrusives pouvant se transformer en une arme de recherche que ne renierait pas BigBrother. Ainsi l’humanité se voit peu à peu gommée en même temps qu'elle continue de se pacifier ; j'en veux pour preuve ces prisons où les détenus sont incarcérés dans des cocons et lobotomisés. Effrayant et noir tout en restant très réaliste et proche de nos préoccupations contemporaines, technologiquement très recherché et abouti : on est réellement proche de cette manipulation des images avec les mains, de ces recherches génétiques ; les transports, l'architecture urbaine, restent une anticipation particulièrement excitante. Ajoutons que les FX sont un véritable émerveillement pour les yeux et n'ont toujours pas pris une ride.
Le film ne serait qu'un excellent polar futuriste au scénario brillant d'intelligence, à l'intrigue touffue et ricochante, complexe et pourtant d'une immense clarté, s'il ne dépassait son propos premier par des implications beaucoup plus ambitieuses. La métaphysique nous vient du thème principal : une réflexion sur le crime d’intention et tout ce qui en découle : peut-on être coupable d'un crime qui n'a pas encore été commis ? Quelle est la marge d'erreur du système basé sur 3 seuls êtres ? Qu'advient notre liberté de changer ? Ou se situe l'organe judiciaire ? Spielberg se garde toutefois de critiquer frontalement ce monde où les crimes sont à même d'être éradiqués : idéal, utopie dont il recherche plutôt le revers de la médialle... Un autre thème fort, à ce propos, ce dégage du reste : celui de la science qui se substitue à la religion (création, appelation...) et celui qui tourne autour de la notion de destin et de libre-arbitre, mettant en avant la question du choix. Brillant.
C'est également une oeuvre qui possède une griffe très personnelle, dépassant ce à quoi nous avait habitué Spielberg : très forte, puissamment visuelle, très prenante, presque palpable, on notera par aileurs une espèce de folie bienvenue et décalée, inhérente à certains personnages, à certaines situations, à une forme d’humour pas loin d'être noir. Pour ne rien gâcher l'histoire restera à hauteur d'homme dans le sens où il s'en dégage une émotion intense : la disparition du fils appuyé par les séquences vidéos, mais tout autant le sort peu enviable de ces humains modifiés et de cette élan d'humanité qu’on leur refuse ; ils ne sont que des objets de science, vivant uniquement dans le futur des autres. Eloquent.

NOTE : 17-18 / 20

La critique des internautes
 

 

NOTE : -/20

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