On ne compte plus les adaptations de jeux vidéos au cinéma
ratées, et à l’exception de Silent Hill
de Christophe Gans on peut dire qu’à l’heure actuelle
aucune ne s’est avérée vraiment ambitieuse cinématographiquement
et respectueuse du matériau d’origine et même des
fans.
Max Payne fait partie des jeux au potentiel cinématographique
franchement dément dont l’adaptation est attendue comme
un évènement , le problème c’est que dès
l’annonce du projet on comprend assez vite que le projet est tombé
dans de biens sales mains : John Moore à la réalisation
et la 20th Century Fox à la production.
Le résultat est sans appel Max Payne est pire
que ce que je pensais à la vue de la bande-annonce et des extraits
, une catastrophe en tous point ou il n’y rien mais absolument
rien à sauver.
Le début annonce la couleur , des dialogues affligeants de bêtises
débités avec un sérieux qui les rend encore plus
ridicule , une esthétique superficielle faussement sombre et
laide , une réalisation qui se croit stylée mais s’avère
aussi vaine que totalement incompétente formellement. Cela en
seulement quelques minutes, difficile alors de prendre le film au sérieux
et encore plus de rentrer dedans.
Le scénario pourtant écrit par le scénariste du
jeu vidéo Beau Thorne simplifie et caricature l’intrigue
initiale pour n’en ressortir la trame que dans ce qu’elle
a de plus cliché , les personnages sont carrément survolés
et leurs rapports ignorés , l’intrigue avance de manière
calamiteuse et les révélations tombent n’importe
comment oubliant out souci de crédibilité.
Les dialogues incroyablement vains et ridicules , sont dictés
avec un sérieux qui fait franchement peur.
A la mise en scène comment espérer quelque chose quand
le film est réalisé par un tâcheron indéfendable
: John Moore responsable de 666 La Malédiction
et En Territoire Ennemi entre autre , un véritable
handicapé de l’image œuvrant pour les besoins nauséabonds
de la Fox.
John Moore développe une esthétique superficielle de bout
en bout qui se rêverait film noir , film sombre mais n’est
déjà pas cohérente dans son ensemble , aussi vaine
que gratuite dans ses tentatives de capter la noirceur du jeu ou de
capter maladroitement celle de Sin City , des essais
visuels qui font par moments carrément mal aux yeux : les flash-back
de la mort de Michelle Payne et du bébé , ou les scènes
avec les anges aussi ridicules qu’insupportables…
Mais en plus de ça à la réalisation John Moore
tente des effets de style issus du clip qui ne donnent aucune allure
au film bien au contraire ils enfoncent le clou , développe un
découpage affligeant d’incompétence entre faux raccord
, inintelligence dans le choix plans et leur enchainement , John Moore
prend très au sérieux l’enquête laborieuse
qu’il met en scène si bien qu’il faut attendre un
peu plus d’une heure pour voir apparaitre une gunfight pourtant
un des points clés du jeu. Autant dire que cette première
oscille entre ridicule visuel et scénaristique et ennui profond
face à la vacuité de ce qui est mis en scène.
Mais quand arrivent les premières scènes d’actions
le pire est là John Moore n’est même pas capable
d’en orchestrer une convenablement , entre des raccords aberrants
, des cadres aussi bêtes qu’inintéressants sur le
plan visuel , et des scènes totalement dénués d’enjeux
, le réalisateur arrive quand même à un moment à
mettre en scène une fusillade en champ/contre champ et au final
un seul Bullet time visuellement minable qui n’a strictement aucun
intérêt là ou dans le jeu on prenait un pied pas
possible. Aussi de temps à autre le réal tente des petits
effets de style pour balancer des clins d’œil aux jeux qui
s’avèrent tous éculés.
L’esprit du jeu était hardcore et vraiment sombre , le
film auto censuré par son réalisateur voudrait l’être
aussi mais est incapable de suggérer quoi que ce soit c’est
à peine si l’on voit une effusion de sang à l’écran
et qu’après on tente vainement de nous faire croire à
un univers qui se devrait Hard Boiled.
Mais à ça il faut ajouter un casting composé de
bras cassés et une direction d’acteurs inexistant qui ôte
définitivement au film le peu de crédibilité qu’il
aurait pu s’offrir.
Dans le rôle titre Mark Walhberg était un choix qui laissait
perplexe car l’acteur est assez inégal dans ses performances
, l’acteur fait encore pire que dans Phénomènes
, est dans l’ensemble monolithique et jamais crédible ,
ses expressions tourne le personnage au grotesque difficile de voir
en lui un flic radical , l’acteur ne transmet absolument rien
et comme on le voit presque tout le temps c’est probablement lui
qui est le pire du casting. Mais le reste ne vaux guère mieux
: En bad guy le pitoyable Amaury Nolasco ( Prison Break ) est ridicule
et fait vraiment pitié à voir , niveau crédibilité
Mila Kunis en femme fatale et dangereuse c’est dans la même
lignée que Walhberg et de toute le reste de la distribution pas
un acteur n’arrive à proposer une performance un minimum
crédible , tous font carrément pitié.
Max Payne est donc un navet sans retour , très
mal écrit , mis en scène par un manchot qui semble se
croire doué vu tous les effets aussi vains que peu stylés
qu’il tente , jamais crédible grâce à un casting
laborieux , jamais divertissant et la plupart du temps ennuyant si ce
n’est pas drôle de manière involontaire par instants.
En comparaison même Doom avait au moins ses
2 minutes en vue subjective , ou Resident Evil des
scènes d’actions qui évitait un tant sois peu l’ennui…
NOTE : 3.5/20
UNKUT