La mode est aux remakes de nos chers classiques de l'horreur (Evil 
          dead, Massacre à la tronçonneuse, la trilogie des "Morts-vivants", 
          Piranhas, The crazies, Vendredi 13, Freddy, Halloween, Sisters, La malédiction, 
          The fog, Amityville...etc). Mais combien de réussite parmi eux 
          ? 
          Ici l'original était une série B monumentale et enragée, 
          une petite perle sortie de nulle part. Alors ? Et bien la musique est 
          toujours aussi glaciale qu'elle vous paralyse, les images sont crues 
          et poussiéreuses si bien qu'elles vous plongent dans la tête 
          de ce maniaque, dans les ténêbres de ses pensées, 
          de ses gestes ; le decorum est à l'avenant : des mannequins qui 
          sont autant de morceaux de corps représentant le peu de sens 
          qu'à la vie humaine pour ce fou. Le principe est même encore 
          plus poussé : c'est un film en caméra suggestive, à 
          95 %, il nous montre, nous fait ressentir, sans nous épargner 
          aucun détail, pas plus que la psychologie précise, chirurgicale 
          de ce tueur obsessionnel plus que méthodique, au trauma bian 
          ancré, à la double personnalité subtile (les 5 
          % de caméra non suggestive), sans aucun contrôle sur lui-même. 
          
          Le respect parfait de l'oeuvre originelle lui permet d'atteindre le 
          même niveau de qualité : une oeuvre crue qui sait mettre 
          mal à l'aise, un film douloureux, poisseux, craspec, avec un 
          final bien dégueu. E. Wood est parfait pour le rôle et 
          parvient enfin à sortir de ses gonds. Mission accomplie, donc 
          : reste à savoir pourquoi essayer de refaire ad vitam aeternam 
          le même film ? Appelons cela un essai cinématographique 
          : du moment que c'est réussi et que l'auteur ne tente pas de 
          réparer ce qui n'est pas cassé..