La maison du mal : que trouvera-t-on sous ce titre qui pourrait cacher une demi-douzaine de films de série B sortis et resortis sous l'ère béni des vidéothèques ? Un simple conte d'halloween et un film de série sur le thème de la maiosn hantée ? Que nenni !!
Si le film possède a priori tous les symptômes du genre, et de quelques autres, Samuel Bodin et ses scénaristes se les approprient -comme l'auteur l'avait si remarquablement bien fait avec "Marianne" : on comprend bien vite l'intérêt du réalisateur pour ce projet.
Dans la continuité de son travail sur ladite série, La maison du Mal est une oeuvre éclatante visuellement, le réalisateur livrant un travail fourni, passionné, soigné, et même très ambitieux dans sa façon de construire le cadre de ce film de genre... cependant différent de tant d'autres.
On part donc de quelques clichés habituels, tel que le harcèlement scolaire, les dessins sordides, les murs qui parlent, les nuits sans sommeil, les disparitions inquiétantes...etc.
Mais là où le film marque des points c'est sur sa thématique de fond, ses personnages qui ne sont pas ceux que l'on croit et sur la nature bienveillante -où tout du moins ambiguë- de ce soit-disant fantôme. D'ailleurs le film traite moins de phénomènes paranormaux -c'est toute sa force, en l'occurence- que d'enfance maltraitée, et il illumine litéralement son scénario d'un beau mystère qui révélera peu à peu sa véritable nature, à l'image de ce "fantôme" à l'inspiration nippone mais qui saura sans cesse nous surprendre.
La maison du mal est une oeuvre métaphorique sur les traumatismes subit dans l'enfance et leur façon de rester "enfermés" dans un certain silence, de ressortir lorsqu'ils sont soliciter et de se reporter, plus tard, sur autrui : je ne sais pas ce que le scénariste connait au sujet mais, pour travailler depuis près de 10 ans dans le domaine, je peux affirmer qu'il a tapé dans le mille.
Brillant et hypnotique.