Une première scène joyeusement auto-parodique
qui donne le ton : nous allons rire !
L'un des plus gros insuccès du wonder boy en son pays
n'est pas moins un film qui gagne amplement à être
connu et reconnu : plus cynique, plus ironique, plus dingue
et plus sexué que le reste de l’œuvre du maître
: tout à l’image, jusqtement, de cette première
scène surprenante, unique dans sa carrière, où
la nudité féminine est utilisé à
des fins comiques (notons également une véritable
obession des scénaristes pour les bas / porte-jartelles).
Et la recette est réellement savoureuse : de l'humour
avec un grand H + un scénario limpide et malin + des
FX énormes + une réalisation inventive et toujours
bien moulée. Même si la comédie ne semble
pas toujours profiter à son auteur, celle-ci s'avèrera
à l'usure franchement drôle, oscillant entre le
comique de situation et la quasi-parodie, entre un humour à
la finesse infinie (la radio qui n'entre pas dans le sous-marin
et la génial réflexion du nippon) et des séquences
poussives, burlesques et bruyantes (notamment un humour de gestuels,
inspiré du muet), entre des dialogues à double
sens assez grossiers et un vrai divertissement avec un fond
moqueur bienvenu et une foultitude de grandes scènes
et d'idées marquantes et remarquables. L'auteur se moque
autant des japonais dans leur recherche hypothétique
du symbolique Hollywood à détruire, que des germains
ou de ces américains dominés par la peur, qui
se font plus de mal à eux-mêmes que si les nippons
les avaient réellement attaqués : en voilà
une idée toujours aussi moderne !
1941 est une oeuvre qui va à 300 à l'heure,
ne s'arrête jamais, ne souffle pas et ne s'essouffle pas
non plus puisque se bonifiant au fil du métrage : le
scénario est une immense et inconcevable bouffonnerie
explosive qui use ses gags jusqu'au bout du bout, gags démesurés
et sans limite, fous, destructeurs, délirants, complètement
perchés et dont le dernier n'est pas des moindres ; et
avec en prime une scène qui anticipait déjà
Jurassic Park !!
Spielberg ne reviendra pas souvent à la comédie
et on ne pourra que le regretter car son sens du gigantisme
aurait fait merveille ; et le scénario de Zemeckis s'y
prêt tout particulièrement.
NOTE : 15-16 / 20