Le
loup-garou |
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Les décors sont majestueux, bien qu'un peu rares,
évocateurs et bien mis en relief par une réalisation pourtant
un peu raide lorsqu'il s'agit de regarder parler ses personnages. Avec
le recul, le film reste hautement prévisible et conforme à
un schéma d'époque (retour au pays, légendes campagnardes,
brouillard, belle inconnue, gitans...). Mal dégrossi, le film a
également pas mal vieilli (le loup-garou à moumoute, les
scènes horrifiques aussi rares que molles) mais il n'empêche
que cet anti-héros, un homme fondamentalement bon transformé
en tueur contre sa volonté, est très original pour cette
époque où le cinéma restait très manichéen
; et le mythe, ainsi que sa tentative d'explications parallèle,
rationnel ou médicale, est aussi savoureux que fouillé et
intelligent (on y aborde les notions de schyzophrénie, du Bien
et du Mal et de leur frontière plus ou moins flou, même du
rôle de l'Au-delà, seul endroit où les bons auront
droit à une justice digne de cenom). Le final est magnifique mais
malheureuseùment pas beaucoup mis en valeur... |