Un film de prison vraiment captivant, presque intimiste, original
sur le fond et qui évoque plusieurs thèmes pour
finalement basculer raisonnablement, et surtout intelligemment,
dans le fantastique. Forcément métaphorique.
L’histoire d’une petite prison US des années
20, effleurée par l’arrivée d’un géant
noir un peu simplet, sans passé et aux pouvoirs étranges,
un film drôle, fort, triste et dur, bien écrit,
bien rythmé –une bonne histoire, solide. Après
l’épaisseur du mystère, les structures restent
d’un emploi courant, tout n’est pas exempt de défauts
mais 3 heures d'une pareille intensité dramatique jusqu’au
final beau et ambigu (qui est John ? Le vieillard condamné
à la… vie ; plutôt pessimiste comme vision
de l’humanité ?) ça force le respect…
surtout que Darabont n’en est pas à son 1er coup
d’essai (de bon film, de film de prison et d’adaptation
de King). Ajoutons une réalisation qui possède
certaines belles envolée lyriques, une photo qui rend
très bien la chaleur moite de l'atmosphère, des
personnages attachants ou méprisables et, surtout, des
thèmes extrêmement puissants et puissamment traités
: la maladie, une réflexion non manichéenne sur
le Bien et le Mal, sur la justice et plus particulièrement
sur la peine capitale ; et le symbolisme évident incarné
par John Coffey : celui de la vie... dans le couloir de la mort.
Une forte dose d'émotion sur la fin et de grandes scènes
inoubliables. Un très grand moment de cinéma.
NOTE : 15-16 / 20