Un troisième et dernier opus notablement en panne d'imagination.
Coincé entre un film de zombies post-apocalyptique et
un Mad Max, Le labyinthe 3 brasse de multiples
influences mais les recrachent assez maladroitement. C'est d'autant
plus dommage que le film se hisse au-dessus d'une série
B moyenne, continuant à explorer plus en avant -mais
peut-être pas assez- un univers d'anticipation vraiment
attrayant et aux possibilités multiples. Mais voilà
: dans cette belle enveloppe idéologique, derrière
le travail d'un réalisateur qui est constamment en progression,
cette fois prenant un plaisir communicatif (voir les jolies
transitions), il y a un scénario qui est préjudiciablement
à la traine. Ce n'est pas tant l'ensemble, film d'aventure
futuriste haletant, sympathique et très plaisant à
regarder, ce sont plutôt de trop multiples scories scénaristiques
qui rabaissent l'histoire dans ce qu'elle a de moins bon. Depuis
de trop nombreuses et caricaturales facilités d'écriture
(le train qui s'arrête pile poil là où sont
cachés les complices ; l'entrée dans la ville
et dans la forteresse beaucoup trop aisée ; nombre de
scènes qui finissent trop heureusement / naïvement)
jusqu'en un manque gênant de subtilités : la scène
du bus vous emporte avant de finir en eau de boudin improbable.
Entre tout cela il manque de véritables et touffus enjeux
: 80 % de l'histoire se concentre sur le sauvetage du prisonnier,
le virus n'ayant finalement qu'un rôle trop anecdotique
; de plus la description de cet El Dorado reste succincte et
il manque une trame plus forte, une double lecture plus aguicheuse
et fine. On trouvera par ailleurs quelques incohérences
(il suffit d'avoir un costume de flic pour entrer dans le bâtiment
imprenable), beaucoup trop de choses prévisibles (outre
les fins de scènes, on remarquera que ceux qui doivent
mourir, meurent) et surtout un manque de grandes scènes
pour en faire oublier ses défauts et le transformer en
un B-movie solide. Il y aurait bien la séquence où
un personnage principal meurt d'un coup de 9 mn, mais il faut
éviter d'y regarder de trop près : une arrivée
étrangement invisible au 3ème protagoniste et
une balle qui stoppe nette sa course dans un corps. Travailler
cette révolution latente aurait été un
angle d'approche des plus louables : la citadelle représente
assez bien nos nations d'aujourd'hui, se repliant égoïstement
sur elles-mêmes ; pourquoi ces rebelles n'entrent-ils
pas plus doucement en son sein, puisqu'ils en ont la possibilité,
et ne sabordent-ils pas Wicked de l'intérieur plutôt
que de tout détruire au risque de mettre à mal
ce petit paradis et tuer des innocents, desservant ainsi leur
cause ? Peut-être que je me suis trop posé de questions
à propos de ce film...
NOTE : 8-9 / 20