Un couple et leur petite fille sont retenus prisonniers au fin fond des bois par d'étranges individus qui ont une mission pour le moins... déstabilisante.
Knock at the cabin commence par brouiller les pistes : film de Home invasion, remake des Chiens de paille version "homophobe", film catastrophe ? Mais Shyamalan s'est toujours donné pour mission de nous surprendre, de nous prendre à revers. Les étrangers ne semblent pas si vindicatifs que ça, ils n'ont aucune haine envers les orientations sexuels de leurs prisonniers. Ou presque : car une menace plus grande pèse sur eux tous.
Knock at the cabin nous propose un pitch poussé dans ses extrêmes limites, les questions fusent (Pourquoi ce couple a-t-il été choisi ? Pourquoi cette décision leur appartient ? Pourquoi leurs geolliers s'entretuent-ils ? D'où vient cette menace ? Pourquoi obéissent-ils aveuglément ? Qui est derrière tout cela ?), il se plaît à jouer avec les spectateurs durant 1h40 : délire paranoïaque ? Mise en scène étudiée ? Le doute tombe pourtant très rapidement.
Si Shyamalan délivre ce même et constant plaisir à filmer, cette même éloquence, cette graine de génie, si c'est un film que l'on suit avec plaisir, il rate pourtant complètement le coche en ne laissant aucune piste aux spectateurs, le frustrant par trop de questions laissées en suspens et de vide à combler. Pire : il n'a absolument rien de plus à offrir que ce que les divers trailers nous ont montré : l'emprisonnement, les choix, les résultats catastrophiques des choix (quasiment tous visualisés). Happy end ?
On se surprend à chercher une scène post-générique qui nous ouvre, enfin, d'autres perspectives. Rien.
NOTE : 10-11 / 20