Un citoyen lambda voit sa vie programmée, seconde par seconde, par son patron. Une vie gouvernée dont le protagoniste souhaite s'afranchir.
Dans un second sketch une portée disparue refait surface après plusieurs jours : cependant un doute grandi dans l'esprit de son mari.
Dans le dernier, une espèce de secte aux mœurs bizarres recherche la femme qui pourra ressusciter les morts.
Lanthimos revient à un cinéma plus déconcertant, obscur, froid et intriguant, le genre de film dont on ne sait jamais où il va, surprenant de bout en bout. Et ce n'est pas pour me déplaire.
La musique et les chants stridents sont comme des coups de couteau, le montage est étudié afin de mieux nous perturber, la réalisation s'avère pointilleuse et les divers chapitres rabattent les cartes sur une toile de fond bien tissée.
Kinds of kindness fait partie du domaine de l'étrange, au travers de trames non conventionnelles et lynchiennes, où l'on n'est jamais sûr de rien, où l'on plonge à corps perdu dans la folie, sans parfois même s'en rendre compte. Sur le fond la thématique évoque -comme certaines affiches le démontre ou encore le titre- l'image que l'on renvoie aux autres ; d'ailleurs ce sont toujours les mêmes acteurs qui jouent un rôle différent dans chacun des sketchs... L'image de l'employé tellement parfait -où du membre d'une secte à laquelle elle aimerait se joindre- qui ne sont plus véritablement eux-mêmes. L'image d'une femme en apparence familière mais qui demeure une inconnue. Lanthimos use de diverses symboliques afin de nous plonger dans ce monde où l'apparence règne de manière jusuqu'auboutiste, et même esclavagiste : telle cette épouse prête à cuisiner n'importe quoi pour satisfaire son mari...
2h40 de bonheur excentrique et de cinéma différent.
NOTE : 13-14 / 20