Kill list

Ca ressemble comme deux gouttes d'eau à l'un des ces fameux films sociaux made in UK : l'histoire d'un ex-soldat ayant vécu le pire et sa difficile réintégration dans le monde civil (sans travail, problème de couple, problème psycho...etc). C'est filmé de façon brute, le montage y est incisif et calculé. Le début n'est pas très habilement scénarisé, l'auteur a beaucoup de mal à amener son intrigue (le mystère sous-jacent aux victimes, le rôle de l'ex-compagne de son ami, l'étrange commanditaire) et donc beaucoup de mal à y entrainer son spectateur, qui recolle les bouts de scénario comme il peut et sans grande passion. Le glissement entre le film social et le film d'horreur par le simple biais de la violence, l'ultra violence même, est le signe d'une écriture malhabile et non aguérrie, même si le film est traversé de thèmes solides tels que la mort, le sentiment de justice (ici perverti, les missions étant présentées comme "justes") et la folie liée à ces deux premiers thèmes et souligné par le côté fantastique. Mais voilà : la conclusion arrive comme un cheveu sur la soupe, il nous manque des éléments pour lier cette sauce et l'étrangeté de l'atmosphère le dispute à un vilain sentiment d'amateurisme ; on se croirait revenu à Summerisle (Wicker man), dans une version très B-movie où les explications ne sont en rien convaincantes... peut-être faut-il y chercher des explications symboliques ? Je ne crois pas et garde cette impression que ce film, parti d'un bon sentiment, s'est égaré en route faute d'un scénario solide. Bizarrement l'horrible fin est prévisible et nous laissera de glace...