Un torrent incessant de personnages à la verve inépuisable
se relayant devant la caméra de Fellini.
Le maestro italien retrouve sa muse, se lance dans un délire
ésotérique et en fait un rêve éveillé,
un tourbillon d'images, de flashs colorés, de souvenirs
toujours présents et palpables. Et il y parle du couple,
d'infidélité, de désir, de bonheur, de
Dieu et des arts du spectacle. Et il suffit de se laisser porter,
en douceur, par la poésie des images et du récit,
la musicalité discrète mais sublime ; le génie
fait le reste. Une folie raisonnable, un délire étourdissant
peuplé de visions surréalistes, d'un cortège
halluciné d'images réalistes dans des décors
iréelles (la maison fantasmatique de Suzie, représentant
sans nul doute les méandres de l'âme de sa propriétaire,
n'étant pas des moindres...) ; une œuvre digne des
correspondances beaudelairiennes. Un bijou fellinien à
la mise en images toujours impeccable, aux plans inouïs,
à la scénographie captivante et intransigeante
; éblouissant. Libérateur.